L’IoT au service des enquĂȘtes judiciaires et de lâapplication de la loi ; l’IoT se dĂ©finit comme un « ensemble d’infrastructures interconnectant des objets connectĂ©s et permettant leur gestion, leur data mining et l’accĂšs aux donnĂ©es qu’ils gĂ©nĂšrent ». Chaque objet Ă©tant identifiable de maniĂšre unique, remplissant un rĂŽle spĂ©cifique et inter-opĂ©rant au sein du rĂ©seau.
Aujourdâhui, les objets connectĂ©s sont partout autour de nous. Ils ont envahi notre quotidien, et ce, depuis quelques annĂ©es dĂ©jĂ . Ils sâinvitent dans nos maisons, dans les entreprises de tous les secteurs, dans les ateliers, les usines, mais Ă©galement dans les rues ; et paradoxe ils sont au service des enquĂȘtes judiciaires et de l’application de la loi.
Intelligents et pouvant observer tout ce qui se passe autour dâeux, les objets connectĂ©s sont presque omnipotents Ă tel point quâils deviennent aujourdâhui les premiĂšres piĂšces Ă conviction que les policiers et les gendarmes identifient lorsquâils arrivent sur une scĂšne de crime.
Ă l’occasion du Forum international de la cybersĂ©curitĂ© qui sâest tenu les 7, 8 et 9 septembre Ă Lille, la gendarmerie nationale française a prĂ©sentĂ© un jeu de rĂŽle grandeur nature sur le rĂŽle des objets connectĂ©s prĂ©sents dans une scĂšne de crime, un Ă©vĂšnement important qui sera Ă©voquĂ© dans cet article.
DĂ©couvrez comment de maniĂšre gĂ©nĂ©rale l’Internet des objets (IoT) sâest mis ou peut se mettre encore plus au service des enquĂȘtes judiciaires et de lâapplication de la loi.
Sommaires
L’IoT, nouvel Ă©lĂ©ment de preuve sur les scĂšnes de crime
La semaine derniĂšre, plus prĂ©cisĂ©ment les 7, 8 et 9 septembre, la treiziĂšme Ă©dition du Forum international de la cybersĂ©curitĂ© (FIC) sâest tenue Ă Lille. Il sâagit dâun Ă©vĂšnement europĂ©en qui se tient chaque annĂ©e traitant de la cybersĂ©curitĂ©. Parmi les organisateurs, il y a notamment la Gendarmerie nationale, le CEIS et EuraTechnologies (co-organisateurs) ainsi que la RĂ©gion Hauts-de-France (co-financement).
Cette treiziĂšme Ă©dition aura Ă©tĂ© marquĂ©e par un escape game jouĂ© par la Gendarmerie nationale montrant le rĂŽle important des objets connectĂ©s prĂ©sents dans une scĂšne de crime dans la rĂ©solution dâun crime.
Dans le jeu de rĂŽle grandeur nature, on y voit une personne retrouvĂ©e mort sur son lit. Des Ă©lĂ©ments de la gendarmerie arrivent ensuite sur la scĂšne du crime avec pour mission de dĂ©couvrir ce qui sâest passĂ©. Dans le scĂ©nario, cela passe par lâidentification les objets connectĂ©s prĂ©sents sur la scĂšne et lâanalyse des donnĂ©es quâils renferment. Et câest le cas aussi dans la vraie vie !
Comment les objets connectés sont analysés dans une scÚne de crime ?
Pour que les objets connectĂ©s puissent ĂȘtre analysĂ©s, ils doivent dâabord ĂȘtre identifiĂ©s. Lors de son intervention, le capitaine Pierrick Buret, du centre national de cyberassistance, a expliquĂ© « quâon compte gĂ©nĂ©ralement entre 40 et 80 objets connectĂ©s sur une scĂšne de crime ».
Ils ne seraient pas faciles Ă identifier selon lui, mais constitueraient cependant des piĂšces Ă conviction importantes, qui pourront servir Ă prouver des tas de choses.
Une fois tous les objets connectĂ©s prĂ©sents sur la scĂšne de crime identifiĂ©s, lâĂ©tape suivante consiste pour les enquĂȘteurs Ă analyser en prioritĂ© les objets connectĂ©s susceptibles de prĂ©senter les preuves qui sont susceptibles de disparaĂźtre vite ou bien ceux qui peuvent prĂ©senter des preuves importantes. Câest le cas par exemple des camĂ©ras connectĂ©es, des montres connectĂ©s, des smartphones, les moniteurs d’activitĂ© physique, les rĂ©veils connectĂ©sâŠ
Au mĂȘme moment, les objets nĂ©cessitant une analyse approfondie, quant Ă eux, sont envoyĂ©s au centre national d’expertise numĂ©rique pour ĂȘtre Ă©tudiĂ©s.
Quel est le potentiel de lâInternet des objets dans l’application de la loi ?
Un rapport britannique intitulĂ© « La police et l’Internet des objets » datant de 2019 examine le potentiel de la technologie dans l’application de la loi. Ses auteurs ont conclu que si la police parvient Ă maĂźtriser l’IoT, elle sera non seulement en mesure d’attĂ©nuer les menaces potentielles, mais sera Ă©galement en mesure de saisir l’opportunitĂ©.
Une force de police compatible IoT entraĂźnerait en effet une efficacitĂ© accrue et une sĂ©curitĂ© publique amĂ©liorĂ©e. Dans cette partie, nous allons nous intĂ©resser aux principaux domaines oĂč l’IoT commence Ă faire la diffĂ©rence dans l’application de la loi ?
IoT, DĂ©tection de crimes
Il existe maintenant de nombreux appareils IoT grand public installĂ©s Ă la maison et dans les villes intelligentes qui peuvent permettre Ă la police de savoir oĂč se trouvent les suspects et ce qu’ils font Ă un moment donnĂ©. Les systĂšmes de sĂ©curitĂ©, les capteurs et les alarmes peuvent informer les forces de l’ordre dĂšs qu’un incident se produit ou qu’un crime se produit.
IoT, Collecte de preuves
Comme l’a dĂ©montrĂ© le « meurtre Fitbit », lâaffaire de Richard Dabate datant de 2017 accusĂ© dâavoir assassinĂ© sa femme, l’IoT facilite et accĂ©lĂšre la collecte de preuves Ă partir d’un plus large Ă©ventail de sources. Les forces de police du monde entier sont formĂ©es sur ce qu’il faut rechercher sur une scĂšne de crime et comment gĂ©rer les preuves numĂ©riques.
Les assistants virtuels comme Amazon Alexa ou les consoles de jeux capturent et fournissent des informations prĂ©cieuses. Lorsqu’elles sont traitĂ©es correctement, cela se traduit par des preuves de meilleure qualitĂ© fournies au systĂšme judiciaire.
IoT, Wearables pour les forces de l’ordre
L’informatique vestimentaire ou Wearable dĂ©signe les appareils Ă©lectroniques qui, capables de stocker et de traiter des donnĂ©es, sont intĂ©grĂ©s aux habits. Ces derniĂšres annĂ©es, l’utilisation de la vidĂ©o et de l’audio portĂ©s sur le corps a considĂ©rablement augmentĂ©.
Celles-ci se sont avĂ©rĂ©es bĂ©nĂ©fiques dans deux domaines importants : elles permettent Ă l’agent d’enregistrer exactement ce qui s’est passĂ© lors de tout incident pour l’aider dans les actions futures, et elles aident aussi Ă renforcer la confiance du public car il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© qu’elles amĂ©liorent le comportement des agents.
En outre, les appareils IoT sont capables d’enregistrer les signes vitaux de l’agent, tels que la frĂ©quence cardiaque et la pression artĂ©rielle, et d’alerter les rĂ©partiteurs en cas de signes de problĂšme.
IoT, Armes Ă feu compatibles Internet des Objets.
Les armes Ă feu compatibles IoT enregistrent exactement comment et quand une arme Ă feu a Ă©tĂ© utilisĂ©e, capturant des preuves vitales en cas de recours mortel Ă la force. Les capteurs de l’arme Ă feu peuvent inclure des donnĂ©es biomĂ©triques et d’autres formes d’authentification pour garantir que seule la personne autorisĂ©e peut activer l’arme.
De plus, l’Ă©tui compatible IoT informe le rĂ©partiteur dĂšs qu’il est dĂ©clipsĂ©. Il peut Ă©galement dĂ©clencher automatiquement l’enregistrement sur la camĂ©ra portĂ©e sur le corps de l’agent, plutĂŽt que d’avoir la camĂ©ra toujours allumĂ©e ou de laisser la responsabilitĂ© de l’agent d’allumer la camĂ©ra dans des situations de haute pression
IoT, VĂ©hicules sans pilote comme les drones
Les drones offrent un nouveau niveau de surveillance et fournissent une paire d’yeux supplĂ©mentaire lorsqu’ils sont Ă©quipĂ©s de diffĂ©rents types de camĂ©ras. DiffĂ©rents types de capteurs aident les services rĂ©pressifs Ă amĂ©liorer la qualitĂ© de la surveillance.
Les drones peuvent ĂȘtre utilisĂ©s dans les poursuites suspectes, la recherche et le sauvetage, la gestion d’Ă©vĂ©nements et bien d’autres situations. En outre, ils permettent aux forces de l’ordre de surveiller les zones oĂč les agents sont susceptibles d’ĂȘtre Ă risque s’ils s’y trouvaient en personne.
IoT, Prévision et prévention de la criminalité
Les services rĂ©pressifs du monde entier s’orientent vers une approche fondĂ©e sur les donnĂ©es pour prĂ©voir et prĂ©venir la criminalitĂ©. L’IoT alliĂ© Ă l’intelligence artificielle (IA) permet de capturer des donnĂ©es en temps rĂ©el Ă partir d’une grande variĂ©tĂ© de sources. Cela permet d’Ă©tablir rapidement une image de la scĂšne.
Il permet Ă©galement d’analyser les donnĂ©es historiques pour crĂ©er des systĂšmes de « cartographie thermique » qui identifient les points chauds criminels et aident Ă prĂ©dire quand et oĂč des crimes spĂ©cifiques peuvent se produire.
IoT, Le véhicule intelligent
Il n’y a pas que les officiers qui deviennent entiĂšrement compatibles avec l’IoT, mais aussi leurs vĂ©hicules. ArmĂ©s de camĂ©ras vidĂ©o, d’ordinateurs de tableau de bord et de routeurs intelligents, ces vĂ©hicules intelligents sĂ©lectionnent toujours le meilleur rĂ©seau disponible pour rester connectĂ© Ă la rĂ©partition et aux autres vĂ©hicules des services d’urgence.
Les vĂ©hicules de police peuvent communiquer automatiquement avec les ambulances et les camions de pompiers pour dĂ©terminer exactement ce qui se passe lors d’un incident et le communiquer aux agents. De plus, des capteurs Ă l’intĂ©rieur du vĂ©hicule suivent les dĂ©tails de l’agent des forces de l’ordre lorsqu’il quitte le vĂ©hicule pour surveiller en permanence sa santĂ© et sa sĂ©curitĂ©.
Conclusion – l’iot, qui Ă©volue quotidiennement, sera demain indispensable pour la sĂ©curitĂ© publique.
S’il est clair que l’IoT a un grand potentiel pour amĂ©liorer l’application de la loi et la sĂ©curitĂ© publique, il y a incontestablement de nombreuses questions Ă©thiques et morales concernant les donnĂ©es et la confidentialitĂ©.
Les gens ont le droit de ne pas vivre dans une sociĂ©tĂ© « grand frĂšre ». Dans le mĂȘme temps, l’IoT a le potentiel d’accroĂźtre la confiance de la communautĂ© dans ses organismes d’application de la loi, et d’amĂ©liorer le quotidien des forces de l’ordre, quitte Ă faire Ă©voluer nos lois.
De nos jours, l’IOT est partout, et l’on n’a pas terminĂ© de parler de lui, les estimations les plus sĂ©rieuses prĂ©tendent qu’en quelques annĂ©es, le nombre d’IOT actuel, sera multipliĂ© par 5, et sera utilisĂ© pour tous les usages, notamment dans le monde de la santĂ©.
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