Gestion de crises pétrolières ou énergétiques – comment cela fonctionne ? Vu leur gravité, que ce soit pour l’environnement, la vie ou la santé du personnel, la survie de l’entreprise, voir pour l’économie toute entière, les incidents pétroliers nécessitent une réponse immédiate de la part de la compagnie pétrolière concernée.
Les trentes glorieuses, au début des années 70, les pays industrialisés qui viennent de connaître près de trois décennies de forte croissance sont largement dépendants du pétrole. Les deux tiers de l’énergie consommée en Europe sont importés, principalement du Moyen-Orient.
Sommaires
Crises pétrolières ou énergétiques en 2022
Les pays pétroliers prennent alors conscience qu’ils sont en position de force (OPEP). Entre 1970 et 1973, le prix de ce qui devient l’ « or noir » double. Mais ce n’est qu’un début, qui est loin très loin d’être terminé.
Fin 1973, après la guerre du Kippour (moyen Orient) entre Israël et ses voisins arabes, les pays du Golfe décident, en guise de rétorsion contre les pays alliés à l’État hébreu, de réduire leur production, de ce que certains appellent le brut.
L’Arabie Saoudite, qui fournissait à elle seule 21% de la production mondiale de brut, va encore plus loin en imposant un embargo de ses exportations vers les États-Unis notamment, pour tenter de paraître le leader. C’est la panique et le prix du baril flambe, pour atteindre des niveaux jamais atteints auparavant.
En quelques semaines, il sera multiplié par quatre, passant de 4 à 16 dollars. Les économies occidentales ne peuvent pas faire face, et continuent de se détériorer. La croissance partout s’effondre et le chômage augmente, pour atteindre des niveaux inégalés par le passé.
Bis repetita et coup de grâce en 1979. La chute du Shah d’Iran et la révolution islamique dans ce pays, alors important producteur de pétrole, engendre un nouveau doublement du prix du baril, de 20 à 40 dollars. C’est le second choc pétrolier.
Depuis, la France, est légèrement moins dépendante de cette source d’énergie avec notamment le développement de l’énergie nucléaire. Et par ailleurs l’ensemble des pays industrialisés a appris à produire plus avec moins de pétrole, ce qui les rend moins sensibles à l’augmentation de son prix. Mais c’est un choc pour tous, et depuis c’est l’environnement qui paie les pots cassés.
Tous les incidents pétroliers ne se gèrent pas de la même façon. Si un incident mineur peut être laissé être géré seul par la compagnie qui est concernée, ce n’est pas le cas des incidents dits majeurs, et les crises énergétiques se renouvellent de plus en plus, depuis le premier choc pétrolier années 1970
Pour la petite histoire, il convient de relever que d’autres chocs ont bien eu lieu, en 1990 et en 2003, les deux guerres menées en Irak par les Etats-Unis entraînent une baisse de la production dans ce pays, ce qui provoque une légère hausse du prix du baril.Une hausse de plus.
Cependant, ce que certains apellent sans raison, le troisième choc pétrolier a véritablement lieu en 2008, conséquence de l’explosion de la demande mondiale de pétrole depuis plusieurs années. Il ne s’agit pas d’une hausse brutale, mais d’une hausse continue, jusqu’à atteindre un record de 147 dollars pour un baril de brut en 2008, ce qui était tout simplement insupportable.
À cause de leur gravité et l’ampleur des dégâts qu’ils peuvent occasionner, la gestion de ces derniers nécessite souvent une série de réponses impliquant parfois des organisations externes telles que la protection de l’environnement, les secours, les forces de l’ordre et bien d’autres encore. C’est la raison pour laquelle ces incidents doivent obligatoirement être déclarés.
La gestion de crises pétrolières, ou des crises énergétiques suit toute une procédure qu’il convient de connaître. Comment précisément cela fonctionne ? C’est ce que nous allons voir dans cet article, qui reprendra l’essentiel.
Qu’est-ce qu’on entend ici par crise pétrolière ?
Une crise est définie comme une menace importante pour les opérations et peut avoir des conséquences désastreuses si elle n’est pas gérée correctement et rapidement.
Une crise peut engendrer divers types de dégâts et de pertes pour l’organisation : des pertes financières, des pertes matérielles importantes, dégradation de la réputation, perte de parts de marché et bien d’autres encore. Encore plus graves, certaines crises peuvent aussi entraîner des blessures, des pertes de vie et des dégâts importants sur l’environnement.
Ce que nous appelons ici crises pétrolières sont des incidents pétroliers ou des évènements négatifs qui surviennent sur une plateforme pétrolière, un pétrolier, lieu de stockage de gaz et d’hydrocarbures ou encore lors de transport d’hydrocarbures.
Parmi ces incidents, on peut notamment citer des accidents de la route, des pannes informatiques, des attaques informatiques, un incendie, une panne électrique prolongée, une marée noire (naufrage d’un pétrolier, déversement accidentel de pétrole dans la mer…), des accidents mortels à cause du manque d’entretien, une explosion…
En quoi consiste la gestion de crises pétrolières ou énergétiques ?
La gestion de crise est un processus conçu pour prévenir ou atténuer les dommages qu’une crise peut infliger à une organisation et à ses parties prenantes. Et en tant que processus, la gestion de crise n’est pas qu’une chose. Elle se divise en trois phases : la pré-crise, la réponse à la crise et enfin la phase de post-crise.
La phase pré-crise concerne la prévention et la préparation aux crises. C’est dans cette phase qu’on met en place les mesures permettant d’empêcher certaines crises d’apparaître. Pour celles qui ne peuvent malheureusement être évitées, il convient déjà de mettre en place les préparatifs permettant de leur faire face.
La phase de réponse à la crise est celle où l’entreprise doit répondre à une crise qui est déjà en cours.
Quant à la dernière phase, la phase post-crise, elle consiste pour les gestionnaires de risque à tirer des leçons de la précédente crise pour mieux se préparer à la prochaine qui va arriver.
Mettez en place une équipe de gestion de crise
L’équipe de gestion de crise est une équipe dédiée à la gestion du processus de crise, plus précisément à la mise en place du plan de gestion de crise, à l’étude, la détection et au traitement de chaque crise.
Sa composition variera en fonction de la nature des crises potentielles auxquelles l’organisation fait régulièrement face. Par exemple, des professionnels des technologies de l’information seront indispensables si la crise concernait le système informatique.
En cas de pollution accidentelle en mer, vous aurez besoin de personnes qui connaissent la législation et aussi des techniciens qui savent lire la météo et maîtrisant la manière de confiner une zone polluée.
On notera aussi que les plans et les équipes n’ont que peu de valeur s’ils ne sont jamais testés. Vous devez donc non seulement avoir une équipe de gestion de crise multidisciplinaire et compétente, mais aussi une qui soit bien entrainer pour gérer les crises.
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Phase pré-crise – la prévention et la préparation aux crises potentielles
La prévention décrit un ensemble d’actions, d’attitudes et de comportements qui permettent d’éviter l’avènement ou l’apparition d’incidents majeurs.
Généralement, les incidents et les accidents pétroliers résultent d’erreurs humaines. Il peut s’agir de négligence au niveau de l’entretien, d’équipement défectueux, de mauvais contrôles, des erreurs de manipulation, fatigue du personnel ou de l’équipage, une mauvaise appréhension de la situation ou encore d’incompréhensions entre les membres du personnel…
La phase de la prévention consiste dans un premier temps à identifier toutes ces causes d’incident, puis à les traiter pour éviter justement l’apparition des incidents qui y sont associés.
Toutefois, même si des actions de prévention sont menées, cela ne doit pas empêcher l’équipe de gestion de crise de penser déjà à se préparer au pire. Si par exemple, vous avez déjà traité tous les risques qui auraient pu causer un incendie, vous devez quand même penser à un plan pour gérer un potentiel incendie. En gestion de crise, il faut toujours penser à tous les scénarios possibles.
Pour certains types d’incidents pétroliers, ceux causés par des catastrophes naturelles surtout, malheureusement les mesures de prévention n’existent pas. Il convient donc de penser directement aux actions permettant de se préparer à ces crises.
Construisez un plan de gestion de crise pour chaque crise potentielle identifiée
Un plan de gestion de crise (PGC) est un outil qui fournit des listes d’informations de contact clés, des rappels de ce qui doit généralement être fait en cas de crise et des formulaires à utiliser pour documenter la réponse à la crise.
Le PGC permet de gagner du temps pendant une crise en pré-attribuant certaines tâches, en pré-collectant certaines informations et en servant de source de référence. La pré-assignation des tâches suppose qu’il y ait une équipe de crise désignée. Les membres de l’équipe doivent savoir quelles tâches et responsabilités ils ont pendant une crise.
Phase de la crise – la réponse à la crise en cours
Si l’apparition de la crise en cours a été anticipée, vous devez déjà avoir un plan de gestion détaillé permettant de la traiter et limiter ses dégâts. Que ce soit pour la stratégie de communication ou encore pour les actions à mener pour faire face à cette crise en cours, référez-vous tout simplement au plan de gestion de crise que vous avez déjà conçu.
Pour les crises dont l’apparition n’a pas été prévue à l’avance, il convient de suivre les étapes suivantes :
- Faites une déclaration de l’incident auprès des autorités compétentes ;
- Déterminez les causes de l’incident pour que vous puissiez à l’avenir empêcher que des événements similaires ne se produisent à nouveau ;
- Dans le même temps, faites une analyse de l’incident. Cela consiste à établir le coût de l’incident, à connaître ses conséquences dans les détails ainsi que les activités ou les parties prenantes qui sont concernées par lui ;
- Répondez à toutes les exigences légales qui restent ;
- Déterminez analysez les mesures correctives ;
- Mettez en place des mesures correctives et préventives ;
Ce que vous devez faire durant la phase post-crise
Dans la phase post-crise, l’organisation revient à ses activités normales. La crise n’est plus vraiment au centre de l’attention. Néanmoins, quelques activités irrégulières se poursuivent toujours. C’est le cas surtout de la réparation de la réputation.
Lors de cette phase, une importante communication de suivi est nécessaire. L’organisation doit trouver le moyen de réparer et de corriger son image, mais également de rassurer les parties prenantes que de tel incident ne se reproduira plus à l’avenir, ou bien si d’autres incidents similaires apparaîtraient l’entreprise sera encore mieux préparée pour y faire face.
La phase post-crise est également la phase où l’organisation tire des leçons des derniers évènements survenus pour mettre en place un meilleur plan de gestion de crise.
Pourquoi est-il nécessaire d’utiliser un système de gestion d’incident ?
Les intervenants en cas d’incident pétroliers sont confrontés à de nombreux autres défis potentiels tels que la météo, la difficulté d’accès aux sites, les éventuels moyens de transport, les contraintes liées aux ressources, la mauvaise coordination et bien d’autres encore.
Un système ou logiciel de gestion d’incident aide à surmonter ces défis, notamment en permettant à chacun d’avoir une vision globale et détaillée de la situation en quelques clics seulement, mais également en accélérant l’exécution de certaines tâches (déclaration des incidents, transmission des mesures à mettre en œuvre, suivi de la situation…), en optimisant le suivi des mesures correctives, en assurant l’accessibilité aux documents importants et bien d’autres encore.
Nouvelle crise, qui se pointe à l’horizon, avec la guerre Russie-Ukraine, en 2022
En Mars 2022, une nouvelle crise pointe à l’horizon, conséquence de la guerre Russie-Ukraine, le brut et le gaz en provenance de Russie, va se faire plus rare, et les embargos (USA – Royaume Uni), vont bon train, mais les pays occidentaux, ne peuvent pas, se passer de cette énergie.
Forcément que cela aura des conséquences, car si certains pays dépendent peu de l’énergie en provenance de la Russie (France 17 %), d’autres au contraire sont nettement plus dépendants et ne pourront pas trouver des solutions du jour au lendemain (Allemagne 55 %), (Finlande 100%).
Les autorités Russes le savent, et elles ne sont pas dupes, elles vont encore augmenter les prix, et diminuer probablement les extractions, pour aboutir sans le moindre doute, à de nouvelles crises, en attendant certains pays sont très hésitants (Allemagne).
Tous les pays prennent des dispositions, pour baisser les consommations, (véhicules électriques, isolation, et aménagement des habitations, électricité éolienne), mais la dépendance est trop conséquente, et nous ne pourrons pas nous passer de cette manne Russe du jour au lendemain.
Auteur Antonio Rodriguez Editeur et Directeur de Clever Technologies
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