Les conversations sur Rennes, tournent toujours autour de son histoire, de son patrimoine, de ses magnifiques bâtiments et forcément on en vient à ses spécialités culinaires et gastronomiques. A Rennes tout est bon, même si une grande quantité de spécialités bretonnes sont faites à partir d’ingrédients basiques et fondamentaux, qui rien que d’y penser donnent l’eau à la bouche.
Si de nombreux étudiants vivent à Rennes, depuis quelques années, on note aussi un afflux de parisiens et de banlieusards, qui apprécient de prendre le TGV, pour rejoindre rapidement et quotidiennement la région parisienne pour travailler, Rennes, la ville où il fait bon vivre.
Parmi les indémodables, vous trouverez les galettes à base de farine de blé noir ou de froment, à déguster en salées ou en sucrées, selon ses gouts.Faisons un rapide tour de la question, et découvrons une gastronomie différente, et très gouteuse.
Les Biscuits bretons, faits de beurre demi-sel et de sucre-vanillé, dont les palets sont une spécialité ; le caramel au beurre salé, friandise par excellence pour tous les bretons, et le Kouing Amann, fleuron de toute la région, fait avec une pâte à pain.
Gastronomie-Culinaire différente
En dehors de ses classiques bijoux gastronomiques, la Bretagne compte aussi sur des nouveautés culinaires, qui font ravir les nombreux touristes qui chaque week-end, viennent flâner dans les ruelles de Rennes, par exemple :
- Le parlementin
C’est l’un des derniers desserts, créé et inventé à Rennes en 1999, le parlementin est une pâtisserie savoureuse, alliant de la pomme, du cidre et des amandes. Sa référence au bâtiment historique fleuron de Rennes est évidente. Ce bijou du XVIIème siècle, accueille encore de nos jours, le palais de justice rennais, l’incendie qui le ravagea en 1994, a marqué l’esprit de tous les bretons.
Le parlementin, a une texture moelleuse, qui rappelle parfois celle d’un financier, mais en plus le parlementin est fourré d’une compotée de pommes fondantes (Reinette d’Armorique), et pour l’aromatiser, il faut lui ajouter une réduction de cidre, coiffé d’une couche de nougatine, pour lui apporter du croquant et du croustillant, sa forme rappelle celle du parlement.
- La frigousse
Ne cherchons pas d’où peut venir ce nom, si particulier, seulement dans les dialectes locaux, frigoussser voudrait dire « mijoter », mais nous avons du mal à retrouver l’origine de ce nom de plat si particulier, il semblerait se rapprocher du verbe « frire », mais dans le langage courant, frigousser voudrait plus dire : faire un bon repas, la frigousse est une fricassée de volailles.
La frigousse est un plat très copieux, composé d’un panaché de viandes diverses (poulet, canard, pigeon, caille et perdrix), parfois certains anciens y ajoutent un peu de bœuf, pour changer les goûts. Il faut faire dorer toutes les viandes dans une poêlée avec du beurre breton (bien entendu), pour le laisser « mijoter » dans une « frigoussière ».
Pour parfaire les goûts vous y ajouterez un ou deux cubes (bouillon), un verre d’eau de vie, des petits légumes et des marrons (de préférence ceux de Redon), des petits lardons et une pincée de noix muscade, faites parallèlement caraméliser quelques lamelles de pommes au four, des petits artichauts (entiers) ou coupés en 4 ; et ajoutez le tout, dans la frigousse.
Ce plat est très ancien, selon les écrits il remonterait au Moyen-Age, mais il fut Réinventé en 1991, par la Confrérie du Grand Ordre de la Frigousse, qui bien entendu est basée à Rennes ; le secret d’une bonne frigousse est de tout faire mijoter à feu doux, sans oublier le bouquet garni (frais), et les oignons ou échalotes finement hachées.
- La Galette-Saucisse ou Robiquette
Impossible de passer outre la galette-saucisse, quand on parle de gastronomie à Rennes, c’est le must régional, et l’on vient de très loin pour la déguster, car c’est en fait « le hot dog breton », et c’est une vraie tradition, et son autre nom c’est « la Madeleine de Proust des Rennais », et elle est toujours associée à la fête, le siècle dernier elle s’est démocratisée, sur les marchés et autour du Stade Rennais, traditionnel lieu de fête hebdomadaire, par ailleurs elle est aussi dénommée la Robiquettte, sans que l’on sache réellement son origine.
Faites des galettes fraiches, de blé noir, ou de sarrasin, et grillez une saucisse au barbecue, enroulez-la dans une ou deux galettes, et votre « hot dog » est prêt à être consommé. Son origine semble remonter à très loin, mais il y a quelques siècles, c’était le pain quotidien des Bretons (très consommée, avec les abats des cochons que l’on abattait à la ferme). Toutes les sauces sont autorisées, mais elles dépendront avant tout de vos goûts personnels.
- La coucou de Rennes
Ne pas confondre ce n’est pas du couscous, le coucou de Rennes, c’est la star des poulettes. Avec la Janzé, c’est la seule volaille typiquement bretonne. Éteinte quasiment dans les années 50, mais l’écomusée du Pays de Rennes l’a relancée dans les années 80. de nos jours, 12 éleveurs produisent 30 000 coucous par an. Sa chaire est tendre, au goût de noisette, est très réputée, un seul défaut, et c’est ce qui a failli la perdre, elle est très lente à élever,mais très robuste aussi.
C’est une jolie poule, attirante par son plumage gris foncé (bleuté), qui rappellent le coucou gris, d’où semble-t-il provient son nom. Faisant partie de la catégorie des meilleures poules pondeuses, vous allez découvrir que la Coucou de Rennes est une poule qui, en plus de son allure, possède d’autres nombreuses qualités, d’origine bretonne, elle s’adapte sans problème dans des régions au climat froid et humide. Ce qui n’est pas le cas de la majorité de ses congénères.
- Le pâté rennais, le roi des pâtés bretons
Si vous regardez la liste des ingrédients, vous risquez de vous convertir au végétarisme, si vous faites un peu de régime, ce n’est pas le plat le plus indiqué à manger. Ce pâté de porc contient toutes les parties « nobles » de la bête, si produite dans la région : poumon, rate, foie, coeur, gorge, couennes…, tous ces ingrédients, qui ne sont pas toujours très prisés. Accompagné d’aromates, il est cuit dans un plat protégé par de la crépine de porc. On le trouve encore chez quelques artisans. On peut aussi faire sa terrine soi-même.
Appelé aussi, gros pâté, il est inscrit dans la pure tradition charcutière de Rennes et de toute sa région. Sa particularité provient de l’adjonction de couenne hachée, mais aussi de sa méthode de cuisson : non pas dans une terrine, mais à découvert dans un plat à four (dit plat sabot), protégé par de la crépine de porc.
A la coupe, sous la crépine dorée, se dessine le marbré rose et blanc des gros grains de la tranche, fondus sous l’effet de la cuisson, il peut se manger froid ou chaud, accompagné de pommes de terres, et/ou de galettes de sarrasin.
Un seul regret, très peu d’artisans régionaux le préparent encore, mais sa réalisation s’appuie sur un savoir faire, ancestral; si vous trouvez un artisan qui le fabrique à Rennes ou dans la région, n’hésitez pas, nous vous recommandons de l’acheter, et vous ne serez pas déçus.
Surtout si vous appréciez les fines herbes et autres aromates, ce pâté est relativement bon marché, très rustique, et il peut se conserver très longtemps, et la crépine, qui l’entoure généralement lui donne une allure différente des autres terrines et pâtés régionaux.
Auteur Antonio Rodriguez, Directeur Clever Technologies