Si grâce à la pop culture, les Européens imaginent les Japonais pratiquer essentiellement des sports de combat, le Sumo et le karaté ne sont pas les seuls sports aimés des habitants du Soleil levant.
Sommaires
Un sport qui casse les stigmas
Ceux-ci ont eu un coup de cœur pour le golf. Son arrivée sur le sol nippon date du début du XXe siècle. Une idée occidentale, amenée par un Anglais. Le premier golf fait son apparition en 1903 à Kobe. Longtemps considéré comme un sport occidental, il a su conquérir leur cœur lorsque deux Japonais remportent, en 1957, la Canada Cup en équipe. Torakichi Nakamura et Koichi Ono deviennent alors les pionniers d’une nouvelle vague sportive.
Environ 2 500 parcours et 35 000 practices ont été construits sur le territoire nippon depuis. A noter, qu’il s’agit du pays ayant le plus de parcours sur son sol, après les Etats-Unis et le Canada, le plaçant au 3ème rang mondial. Etalés sur l’Archipel, certains se trouvent sur le littoral, où vous pourrez profiter de paysages à couper le souffle, au bord de falaises donnant sur l’océan Pacifique. Que vous aimiez le golf ou non, c’est un détour qu’il se faut faire si vous avez la chance de visiter le Japon. Admirez la vue et buvez un verre en vous prélassant dans un onsen, bain thermal japonais. Qu’il soit commun ou privatif, il vous faudra faire attention au soleil.
En déclin depuis les années 2000
Bien que son nombre de golfs le place au 3ème rang mondial, le Japon connaît un depuis ces deux dernières décennies, un déclin dans ce domaine. Sur un total de 125 millions d’habitants, on considère qu’environ 5,8 millions ont joué au golf durant l’année 2019, représentant une baisse de 13,4% vis-à-vis de l’année précédente. Bien plus drastique, il s’agit là de moins de la moitié du nombre de golfeurs en 2001, où il avait atteint 13,4 millions.
La crise financière aurait eu des conséquences importantes sur le déclin du golf. Etant un sport onéreux et chronophage, il est devenu compliqué pour de nombreuses personnes de continuer à pratiquer, tout en empêchant les jeunes générations de s’y intéresser.
En effet, les adolescents et jeunes adultes paraîtraient considérer le golf comme « mangeur de temps ». Si un parcours de 18 trous demande plusieurs heures aux Français, les Japonais font face à un tout autre rituel. Au Japon, un parcours de 18 trous se divise en deux phases. Une première période de 9 trous donne suite à une pause déjeuner. Durant au minimum une heure, il s’agit d’un vraiment moment convivial où les golfeurs se retrouvent autour d’un repas et se délectent de quelques verres d’alcool.
La seconde période de 9 trous reprend ensuite. En pleine phase de digestion, il paraîtrait logique de l’imaginer plus longue que la première. Le parcours se finit sur une particularité Japonaise, l’onsen. Cité précédemment dans cet article, il s’agit de bains thermaux, généralement communs, véritable rituel de fin de parcours.
N’oubliez pas de vous munir d’une casquette ou d’un chapeau.
Un nouvel espoir
En ce début d’année 2021, Hideki Matsuyama, golfeur Japonais de 29 ans, a remporté la compétition The Masters à Augusta, aux Etats-Unis, une des quatre grandes compétitions du Grand Chelem. Contrairement au tennis, le concept de Grand Chelem au golf n’est pas un terme officiel. Cependant, les golfeurs et leurs fans l’utilisent pour parler des quatre grands tournois majeurs mondiaux. Chacun se déroule une fois par an, et comme au tennis, l’on dit d’un joueur qu’il a obtenu un Grand Chelem lorsqu’il gagne les quatre titres lors la même année. Trois de ces tournois se déroulent aux Etats-Unis (The Masters, le Championnat de la PGA, l’Open Américain) et un au Royaume-Uni (l’Open Britannique).
A trois mois du début des Jeux Olympiques, commençant le 23 juillet prochain, Hideki Matsuyama réalise un exploit qui les golfeurs Japonais l’espèrent, saura donner envie aux nouvelles générations. Dans l’espoir d’ouvrir un peu plus les habitants aux plaisirs du golf, les projecteurs furent braqués sur l’homme et son sport fétiche, qui sera d’ailleurs présent lors de la compétition des Jeux Olympiques. Absents pendant 112 ans du championnat international, il s’est vu réapparaître aux derniers Jeux à Rio, en 2016. Cette année, Matsuyama serait même en lice pour l’allumage de la vasque olympique lors de la cérémonie d’ouverture. Un bel honneur pour ce sport qui reprend doucement son ascension, au milieu des 33 sports, 50 disciplines et 339 épreuves proposés cette année au programme des Jeux Olympiques.
A la mixité grandissante
Les femmes paraissent aussi présentes dans le domaine du golf au Japon qu’en Europe. Soit une proportion de 20% de femmes parmi les pratiquants, équivalente à la situation française. Il est important de noter que la population pratiquant le golf reste minime, avec, comme dit précédemment, environ 5,8 millions de joueurs sur un population de 125 millions d’habitants (soit 4 à 5% de sa population). En comparaison, la France les golfeurs français ne représentent que 1% de la population française totale, tandis que 13% des Etats-Uniens possèdent une licence de golf.
Si comme de nombreux sports, la représentation féminine est minime sur les écrans télévisés, l’exploit de Shibuno Hinako en 2019 n’est pas passé inaperçu. La jeune Japonaise a remporté le Open Britannique Féminin (un des quatre tournois du Grand Chelem). Cela n’était pas arrivé au Japon depuis la victoire d’Higuchi Hisako à l’US Open féminin en 1977. Une importante affluence de spectateurs eut lieu sur les compétitions suivantes, malheureusement écourtée par l’arrivée de la COVID19.